Eryfa

Dans les profondeurs mystérieuses de la Forêt des malices, dans le triangle formé par trois hauts chênes, se trouve une petite chaumière de bois léger et de feuilles. Elle est à peine plus haute que la cuisse d'un humain. La mousse et les plantes grimpantes recouvrent ses murs percés de fenêtres en alcove et son toît de rameaux. la maisonnette se fond si bien dans le décor que seuls ceux connaissant sa présence peuvent la remarquer. Mais ils ne sont pas rares! Nombreux sont ceux qui viennnent ici rencontrer Eryfa la Guérisseuse.

Eryfa est une fée, haute comme le crâne d'un humain. Comme tous les membres de cette race, elle tient ses pouvoirs de la nature qui l'entoure: dans son cas, c'est la lune qui les lui confère. On ignore son âge, mais elle semble assez jeunotte. Peut-être vingt, ou trente? La fée le garde secret. Sa vie est (selon elle) tout ce qu'il y a de plus ordinaire: elle est née, elle vit, elle mourra. Ce sont ses paroles lorsqu'un curieux lui demande son passé. Mystérieuse mais amusante, parfois joueuse, parfois sérieuse, elle porte en elle la controverse de la nature. Comme l'eau qui abreuve et qui noit, comme la bête qui tue mais qui nourrit, comme le soleil qui éclaire et qui brûle, Eryfa n'est ni bonne ni mauvaise. Elle soigne toutes les créatures, tous les végétaux sur son passage, sans se soucier se leur alignement.

Ses cheveux couleur d'encre et ses pupilles gris pâle rappellent la nuit, moment qu'elle préfère. C'est durant la pleine lune qu'elle est la plus puissante et que les miracles de ses onguents, poudres et élixirs, fabriqués en secret, permettent la plus totale guérison. le reste du temps, elle soigne les petits maux et retarde les trépas jusqu'à la nuit où la lune est ronde, pour enfin les sauver. Sa silhouette fine est gracile, mais sa force de caractère indéniable. Têtue, décidée, elle ne laisse rien lui échapper.